LES BONS PLANS

ŒNOLOGIE

VENDANGES 2023


La France a retrouvé cette année son rang de premier producteur mondial de vin, devant l’Italie, avec un peu plus de 46 millions d’hectolitres. Mais le contexte est difficile pour certains producteurs. Selon les derniers chiffres du Comité National des Interprofessions du Vin (CNIV), la consommation de vin en France a continué de baisser, à 40 litres par habitant et par an. Selon Bernard Farges, le président du CNIV, il y aurait 70 000 hectares de vignes ne répondant plus au besoin du marché (sur un total de 750 000 hectares). Cette année, ce sont plus de 9 000 hectares qui seront arrachés dans le Bordelais, une politique d’arrachage que certains réclament également dans le vignoble des Côtes du Rhône.

Certains de nos collègues de Garance, ont partagé des nouvelles de leur vendange. 

En Bourgogne, Marylis de la Morandière, propriétaire de Domaine Leflaive (vignes à Puligny Montrachet, Macon…), nous indique qu’après quelques années difficiles (gel, grêle, mildiou…) « on a eu un peu peur à cause de la canicule mais finalement, la vendange 2023 est de très bonne qualité et les quantités tout à fait favorables ».

Dans la Loire, à Chinon, Bernard Gault, à la tête du domaine des Bernard depuis l’an dernier (10 hectares de cabernet franc et 1,5 de chenin), explique qu’après l’alternance de pluie et de chaud en juin, le domaine a subi beaucoup de pertes liées au Mildiou mais compensées par une sortie de grappes importante. « Le millésime 2023 sera très différent des vins concentrés de l’an passé. L’an dernier nous avons sorti la cuvée Trois Piliers, en rouge, sans soufre. Cet automne nous sortons la cuvée Pallus 2022, un cabernet franc puissant, et nous sortirons avant Noël les Trois Piliers en blanc et puis au printemps prochain, une autre cuvée parcellaire en rouge, Balai 2022 ».

En Luberon, à Château La Sable, Virginie Mercier nous indique avoir fait « une belle récolte car nous n’avons eu ni gel, ni grêle, un faible impact de mildiou et les pluies de mai-juin ont limité l’impact de la sécheresse cet été. Les vins seront équilibrés, avec une bonne acidité et un beau fruit, et notamment les syrahs en plantation massale que nous avons récolté pour la première fois cette année ».

A Lourmarin, Yoann Malandain, l’œnologue de Château Fontvert indique que « les vendanges s’annonçaient exceptionnelles en qualité comme en quantité, grâce aux pluies de mai-juin et au climat redevenu sec juste avant la pression de mildiou mais l’énorme coup de chaleur fin août (5 jours consécutifs entre 40 et 42°C) a entraîné un flétrissement du raisin sur certaines parcelles. En dépit d’une perte d’environ 10%, il s’agit de notre meilleure récolte, à tout point de vue, depuis 2020 ».


www.leflaive.fr

www.domainedesbernard.com

www.chateaulasable.com

www.fontvert.com




Fabrice Monod


Crédit photo : Corinne Conroy