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29 AOÛT
VISITE DES HÔTELS PARTICULIERS D’AVIGNON

C’est avec beaucoup d'exactitude que notre petit groupe, composé d'une trentaine de personnes, s'est retrouvé devant les portes de l'ancien Hôtel de Baroncelli construit au XVème siècle et abritant aujourd’hui le musée du Palais du Roure.

Nous nous sommes alors dirigés vers la cour afin d’y retrouver le Conservateur en chef pour une visite détaillée des lieux.

Il faut avouer que l’endroit est très impressionnant et nous avons pu ainsi découvrir les différentes facettes des personnalités des occupants dédiées pendant quatre siècles à une même famille, les Baroncelli, originaire de Florence. Le Palais sera ensuite vendu par la famille au début du XXème siècle et sauvé par Jeanne de Flandreysy, femme de lettres, qui en assurera à l’époque la restauration et dédiera le lieu à la culture méridionale avec l’aide de Frédéric Mistral qu’elle avait beaucoup soutenu.

Dans un premier temps nous avons pu apprécier la galerie de portraits des membres de la famille Baroncelli exposés dans une pièce renfermant les vestiges du mobilier du Palais datant de l'époque Renaissance.

Par le même escalier étroit nous avons continué la visite et découvert une enfilade de salons avec une petite pièce dédiée à la mémoire de Jeanne de Flandreysy dont on peut admirer un beau portrait par Helleu.

A la fin d'un long couloir, nous avons pu découvrir à notre grande surprise la “Patache” (Voiture Hippomobile) qui, pour l’anecdote, reliait le village de Maillane à Graveson et avait comme illustre voyageur Frédéric Mistral. Lorsque la ligne fut arrêtée, la détermination de Jeanne de Flandreysy permit qu’elle en fût l'acquéreur au grand dam d'un studio de cinéma qui avait pourtant eu la primeur...
Et rien ne l'arrêta, puisqu’avec un système ingénieux de grues, elle réussit, en ouvrant le toit, à faire qu'aujourd’hui on peut admirer cette voiture au dernier étage du Palais !

Il était temps de reprendre notre route et de quitter le Palais du Roure afin de nous diriger vers l'Hôtel Galeans des Issarts où les propriétaires nous attendaient.

Nos hôtes nous ont présenté les lieux et nous avons appris que c'est avec le concours de Pierre II Mignard et Jean Péru, comme architectes, que fut érigé l’Hôtel sur des plans classiques entre cour et jardin, entre 1681 et 1696.

La grande particularité de ce lieu réside dans son décor intérieur, plus particulièrement les plafonds peints par le célèbre artiste avignonnais Nicolas Mignard.

Nous avons ensuite pris le chemin de l’ancienne Orangerie de l'Hôtel Galeans des Issarts située à deux pas pour être reçus par Michèle Frémy, qui avait eu la gentillesse de nous accueillir pour un délicieux déjeuner dans son jardin, concocté par les soins du chef du quai de la Gare de l'Isle sur la Sorgue.

Après une bien agréable pause nous avons pris le chemin de La Chapelle des Pénitents Noirs où nous attendait son protecteur et gardien spécialement venu pour nous ouvrir les portes.

Comme nous l'a rappelé Éric de Saint-Seine, le fondement de cette confrérie remonte à la fin du XVIème siècle, lorsque Mr de Molans fut assassiné de 17 coups de couteaux par son domestique lequel, ayant avoué son crime, fut conduit place Saint Didier pour subir un horrible supplice! C'est à cette occasion que 20 Pénitents Noirs marchèrent en procession pour accompagner honorablement le condamné jusqu’à sa mort.
Quelques temps après, par privilège pontifical, la confrérie obtint qu'une fois par an un condamné à mort soit gracié.

La Chapelle ayant été confiée aux Pénitents à compter de 1681, elle fut modernisée au cours des années 1730 par l'architecte, sculpteur ornemaniste des Bâtiments du Roi, Thomas Laîné.

Christine de Chirée nous a précisé les différentes étapes qui ont fait de ce lieu un temple du Baroque et nous avons pu admirer à l’extérieur l'incroyable façade avec l'emblème de la confrérie, la tête de Saint Jean Baptiste posée sur un bassin portée par 2 chérubins.

Nous avons ensuite découvert l’intérieur avec le beau décor des boiseries et les exceptionnelles peintures de Raynaud Levieux et Nicolas Mignard avec notamment l'imposant Christ en croix qui est situé au centre au-dessus de l'autel.

Après cette merveilleuse visite nous avons pris le chemin de la rue de la Banasterie afin de découvrir tout au long de cette rue les façades des Hôtels particuliers du XVII et XVIIIème permettant l’évocation de leurs illustres occupants.

Nous avons tous en tête notamment l’Hôtel de Madon de Chateaublanc, construit par Pierre Mignard, exemple d'une architecture sobre mais relativement baroque par rapport aux édifices classiques français.

Malheureusement nous n'avons pas pu entrer dans la cour qui possède une “calade”, qui a pour particularité d’être décorée de la comète de Halley, en souvenir de son passage dans le ciel en 1759.

Pour la fin de cette belle journée, notre groupe s'est ainsi retrouvé place de la Mirande devant l'ancien Hôtel de Vervins, construit par Pierre Mignard à partir de 1687, possédant une construction radicalement différente de celle de Madon de Chateaublanc, comme nous l'a fait remarquer Christine de Chirée.

Pour conclure, l'un des participants, avant de partir, m’a avoué avoir toujours boudé le passé prestigieux de la ville d’Avignon, notamment en raison de l’affluence l’été!!! Et que grâce à cette journée il n’hésiterait plus à revenir et admirer ses trésors cachés !



Eric de Saint Seine



Crédits photo : Eric de Saint Seine, Isabelle de Noailles